Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/173

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À l’ombre des galeries, elles sont groupées par petits paquets dans des cloîtres successifs. Sous les arcades du premier cloître, se tiennent une demi-douzaine de classes, sous l’égide de chefs d’orchestre armés d’une baguette : ce sont les professeurs. Les élèves psalmodient, chantent, crient de leurs jeunes voix acides que ponctuent des gongs. Ils ne paraissent aucunement troublés par le vacarme des classes Voisines mais tout au contraire pris d’émulation. C’est une extraordinaire cacophonie de trilles suraigus, de miaulements, de piaillements perçants.

— Nous cherchons en ce moment à adoucir notre musique, me confie l’un des professeurs.

Je le regarde, mais non, il ne se moque pas de moi.

Tous ces enfants sont debout et c’est sur leurs pointes que se déplacent ceux qui traversent la cour. Ils ne peuvent en effet avancer autrement, leurs pieds étant comprimés dans des sortes de brodequins de bois qui, élevant le talon, les obligent à se tenir sur le bout des orteils. D’autres garçons, silencieux, debout sur une seule jambe comme les hérons du Pei-Haï ou les danseuses de