de la Chine. Aucun objet précieux, mais qu’importe ! Les témoins de sa vie quotidienne sont là : sa table, sa chaise, ses livres, des potiches, une pendule et jusqu’à ses photographies. C’est ici que vécut, exilé dans ses propres palais, et détrôné pour la seconde fois, le dernier descendant de la maison des Tchings.
De nouveau je m’égare dans les jardins et moi qui croyais connaître la Cité interdite j’y découvre de nouvelles splendeurs. Mais toutes sont menacées, vouées peu à peu à la mort. Encore dix ans de république et ce sera la fin. Rien ne peut plus sauver Pékin qu’un miracle, sans doute le miracle japonais. Peut-être est-il plus proche qu’on ne le croit[1].
Cependant, mon coureur me rappelle l’heure du train. Avant que de me rendre à la gare, j’ai le temps de revoir sous le soleil couchant la Porte du Tambour qui, de sa masse guerrière, semble protéger la cité. Jadis, aux quatre coins de la capitale, des guetteurs au faîte de ces donjons formidables surveillaient jour et nuit l’horizon.
- ↑ Ces notes ont été rédigées fin 1934, et depuis les événements ont singulièrement donné raison à l’auteur.