Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/197

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Aujourd’hui encore, poussant les lourdes portes, les soldats à l’approche de la nuit verrouillent la ville jusqu’à ce que le premier clairon ait sonné l’aube.

Une seconde enceinte qui, de-ci, de-là, tombe en ruines, défend à quelques kilomètres les abords de Pékin, tandis que tout là-bas, dominant les plaines de Mongolie, la Haute Muraille dresse sa sauvage ceinture. Sur des milliers de lieues sa masse obstinée monte la garde, épousant les rocs et les monts. Par millions, les bâtisseurs qui l’ont édifiée sont morts à la peine. Tous sont ensevelis dans ses flancs. C’est ainsi que par delà les siècles et les siècles, l’esprit des morts protège la muraille.