Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/207

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me dit-elle, sauf pour visiter les tombeaux des premiers empereurs. C’est la seule excursion qui soit à peu près sûre.

Et comme je partage une rôtie avec le chien, une magnifique bête dont je caresse le poil blond, Mme X… ajoute :

— Il ne faudra pas non plus approcher les chiens inconnus ici. Beaucoup ont la rage.

J’étais déjà averti. Dans le train, un Voyageur qui habitait Moukden m’avait raconté qu’elle y sévissait plus encore qu’à Pékin.

— C’est macabre, m’avait-il dit, à force d’être horrible. La semaine dernière, une famille entière est morte de la rage. Ils s’étaient mordus les uns les autres, n’ayant Pas été vaccinés à temps. On avait cru le chien fou et non enragé. Ici, l’on peut confondre, les symptômes sont les mêmes.

— Il y a pire, me dit-on ce jour-là chez le Consul de France. Une jeune femme nouvellement mariée qui avait été mordue par Un chien errant, s’était, cédant aux supplications de son mari, fait faire une série d’injections : le chien n’était pas enragé, de sorte que les piqûres ont communiqué la ragé à cette malheureuse. L’agonie a été