Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/208

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d’autant plus atroce qu’elle se doutait de la vérité.

— Je te jure, mon amour, que le chien était enragé, je te le jure, lui répétait son mari en pleurant.

Une heure après la mort de sa femme, le jeune homme s’est tué.

Et tout le monde a des chiens à Moukden.


L’hiver, ici, doit être sinistre. L’été ne l’est pas moins.

La ville est comme encerclée de menaces. Des patrouilles japonaises la parcourent constamment. La nuit, les voitures sont éclairées à l’intérieur, par précaution contre les attentats : une bombe est si vite lancée d’une auto !

Certains quartiers modernes offrent des avenues symétriques bordées de buildings hâtifs. Un quartier chinois sordide, déchiqueté, poussiéreux ou boueux, étend sa lèpre et se perd dans la campagne. Un quartier japonais actif et propre. Parfois des terrains vagues avec des reprisés de maisons. Le quartier des légations et du club présente un singulier coin de province avec ses jardins murés abritant de banales