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La Société



Lon n’arrête point de se recevoir à Moukden. J’ai néanmoins l’impression que c’est moins par plaisir que par peur de la solitude. N’est-ce point partout, d’ailleurs, un peu la même chose ? Mais ici les ombres s’accusent.

J’accompagne un soir une jeune femme : elle avait deux cocktails de cinq à sept et deux dîners ! Ceux-ci, à la vérité, sont simplifiés : un buffet froid où les invités viennent faire leur choix, après quoi ils s’asseoient à des petites tables, mais point nécessairement à deux ou à trois car je vois des hommes et des femmes dont plusieurs, le visage triste, dînent seuls devant un guéridon. L’impression d’une pension de famille pleine de gens qui ne se connaissent pas ou qui se connaissent trop.

Cette petite société se groupe ainsi tous