Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/217

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dis-je, que ces gens soient à craindre ? Ils essaient de « gratter » l’auto, voilà tout. Déjà, je n’en suis plus si sûr : un dernier cavalier survient et tous trois galopent maintenant à hauteur de la voiture. Ils offrent un type que je ne connais pas encore, plus mongol que chinois : un visage plus large, un nez plus épaté, quelque chose de féroce et de sournois dans le regard.

Les deux femmes sont très pâles.

— Il paraît que c’est sérieux, pensai-je. Je me souviens fort à propos d’un film américain que j’ai vu à Shang-Haï : je prends mon important trousseau de clés, — peut-être se souvient-on que j’avais dix Valises ! — et, me levant dans l’auto qui est découverte, projetant le bras, je braque l’arme inoffensive dans la direction des cavaliers. Le résultat est instantané : ils ralentissent leur galop et, sur la route boueuse, peu à peu s’effacent.

— Quelle chance que vous ayez eu un revolver ! me dit Mme X…

— Je n’avais pas de revolver, ce sont mes clés. Mais vous croyez vraiment, continuai-je plein d’espoir, que ces gens là sont des bandits ?