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Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/220

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bien la réunion intime qui, à neuf heures du matin, s’est tenue chez notre Consul et qui groupait, avec les rares Français de Moukden, quelques-uns de nos missionnaires.

Lorsque l’on accomplit le tour du monde en ce moment, l’on s’aperçoit que partout la peur alimente la haine, que chaque peuple craint la guerre pour lui mais la souhaite pour le voisin et que tout le monde déteste tout le monde. Aussi serais-je rentré de mon voyage avec une piètre opinion des hommes si je n’avais rencontré nos missionnaires et nos sœurs dont les âmes sublimes m’ont réconcilié avec l’humanité.

Il faut avoir voyagé en Chine pour se rendre compte du nombre et de la virulence des épidémies qui, chaque année, déciment ces fourmilières d’hommes. C’est au cœur de ces foyers d’infection que vivent les Pères et les Petites Sœurs. Celles-ci se penchent sur des maladies qui font pâlir même les médecins, lavent et soignent les plaies les plus répugnantes, et cela jour et nuit, sans répit, pendant des années, sous un climat empoisonné et sans autre salaire que le bon Dieu. Je ne cite pas d’exemples : la vie des missionnaires