Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/270

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deux panneaux de papier et la lune qui blondit la rivière. J’éteins pour mieux voir la lune japonaise. La rivière chuchote : je donne un tour de clef, la rivière s’endort et moi aussi.

Je ne prends qu’un bain par jour, ce qui paraît scandaliser mes petites servantes. Pour leur faire plaisir, je me baigne désormais matin et soir. Ah ! la propreté japonaise !

Je l’avoue, quittant la Chine et arrivant au Japon, j’ai ressenti un immense soulagement. C’est physique. On peut boire un verre d’eau sans craindre d’être transporté le soir même à l’hôpital. Tout est net : le verre, le pain, l’assiette, les shopsticks, le couvert, la table, la chaise, la rue. Tout est propre, au Japon, même la misère. Ah ! s’il n’y avait pas les puces ! Mais personne n’a jamais été infecté, au Japon, par une piqûre de puce, car ce sont des puces japonaises : elles aussi sont propres !

Et quel agrément de pouvoir se promener dans la campagne sans risquer l’agres-