Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/29

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même, ils y ont presque un quartier à eux. Voulez-vous que nous visitions la ville tout de suite ? me propose-t-il. J’ai mon auto.

Au moment de franchir la grille, le vice-consul m’arrête :

— C’est par là que la Concession fut attaquée. Vous voyez ce petit monument ? Ils ont eu le culot de l’ériger à notre nez. L’inscription constitue tout à fois, pour les étrangers que nous sommes, un mensonge et la plus insolente des menaces. Mais il n’y a rien à faire.

— Nous pouvons même nous estimer très heureux, car ils ne nous ont pas attaqués depuis longtemps. Voulez-vous me présenter ?

C’est un officier de marine française. Il a une jeune figure creuse où rient de gais yeux bruns.

— Le lieutenant de vaisseau Jacques Durec, un grand ami à moi, dit le vice-consul.

— Si vous êtes libre ce soir, me propose Durec, je vous invite à un petit dîner de copains dans la ville chinoise, à moins que vous ne craigniez les plats un peu extraordinaires.

— Un dîner chinois ! J’en meurs d’en-