Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oh ! il en arrive, s’écrie avec fierté Mlle da Fonseca.

— Et tout ce que je porte vient de là-bas, renchérit son frère. Quelle ville magnifique, quel mouvement, quelle vie ! Ces jeunes étudiants, — il indique un groupe, — en arrivent aussi. Ce sont des boursiers et ils en reviennent avec des idées nouvelles et une âme transformée. Ah ! l’antique Chine, c’est fini.

Le vieux Chinois en robe couleur de perle se lève, sourit légèrement, hausse les épaules et murmure quelques mots que je suis seul à entendre et, sur le moment, à retenir. J’en demande la traduction au jeune Fonseca, qui me regarde surpris.

— Cela veut dire : petit imbécile. Pourquoi me demandez-vous cela ?

— Pour rien, dis-je, évasif.

Je prends congé de mes compagnons sous prétexte de regagner l’hôtel. Mais l’insomnie à Macao est contagieuse et après tout il n’est que six heures du matin.

Je hèle un rickshaw et, traversant les quartiers européens qui s’animent, je vais revoir la ville chinoise. À ma surprise, elle est à présent silencieuse. Le quartier ré-