Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/64

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internationale, tout d’abord parce que la plupart des riches Chinois y vivent, se sentant mieux protégés par d’autres lois que les leurs.

Les règlements qui régissent Shang-Haï sont draconiens, mais comme ce qui est interdit dans la ville chinoise est souvent autorisé dans la concession et réciproquement, pour esquiver les rigueurs de la loi, il suffit de changer de quartier.

En principe, les jeux d’argent sont défendus mais, aux courses de chevaux et de lévriers, le pari mutuel est encouragé. Le fan-tan est proscrit, mais l’on se ruine au mah-jong, qui est à la mode. Au reste, il n’est pas de lois humaines qui puissent empêcher un Chinois de jouer. Aussi, à Shang-Haï, tout le monde, tout le temps, joue à tout. L’on ne s’arrête même pas de jouer lorsque l’on mange. On joue alors au jeu des doigts ; quelqu’un lève deux, quatre ou trois doigts ; il faut qu’instantanément le voisin crie : « Quatre, deux ou trois ! » Ceci est moins simple qu’on ne l’imagine, le geste étant extrêmement rapide. C’est ainsi que certains Chinois se sont ruinés pour avoir trop dîné en ville !

Quand les Célestes ne jouent pas, ils pa-