Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/65

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nent et dans ce but font battre tout ce qui est à portée de leurs mains : les chiens, les rats, les cancrelats, les coqs, les scorpions et rien ne se perd parce qu’ils mangent les restes !

C’est de Hong-Kong que les Chinois font venir leurs poissons de combat. Ceux-ci ne sont pas plus longs qu’un petit doigt mais féroces. J’ai encore ce tableau dans l’œil : en robes, des Chinois de tout âge, pressés épaule contre épaule, et contemplant dans le bocal rouge et rose de débris de nageoires, le destin de leurs paris. Le duel ne s’arrête que lorsqu’un des guerriers succombe. Une vingtaine de batailles font un copieux plat de friture.

L’usage de l’opium est également défendu à Shang-Haï mais à la manière dont a New-York, pendant la prohibition, la consommation de l’alcool était interdite.

En effet, ceux-là même qui, parmi les Chinois, édictent les lois contre l’opium, sont les premiers à les enfreindre. Quelle importance ont les lois ? Aucune. La vie elle-même en a si peu. Car les Chinois, qui sont tout ensemble des jouisseurs et des sages, aiment la vie, mais n’y tiennent pas. C’est une aventure trop brève et trop sou-