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Jouvence



Dans le hall de l’hôtel Cathy toutes les races du monde s’épongent devant des cocktails ou des whiskies. Seuls les Anglais, qui ne boivent qu’au coucher du soleil, réclament des jus d’oranges ou des « tonics ».

J’attends Edward Tellisson. Les journaux ayant annoncé que je faisais le lendemain une conférence, ma présence lui a été signalée. Comment s’est-il rappelé mon nom ? J’ai déjeuné avec lui quand il était étudiant à Oxford et je l’ai revu quelque temps après son mariage. Je me demande si je le reconnaîtrai : carré d’épaules, la taille fine, j’ai gardé de sa silhouette un souvenir triangulaire. Des yeux bleus dans un visage halé et une manie qu’il avait, étant épris de culture française, de réciter par cœur des vers de Racine avec un accent formidable.