Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/71

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Le boy me remet une carte : A. E. Tellisson.

Quelqu’un le suit qui a l’air de chercher.

— Monsieur de Croisset, n’est-ce pas ?

Je le regarde avec stupeur : c’est mon camarade lui-même, intact. Il a vingt ans. Je n’en crois pas mes yeux :

— Vous êtes Edward Tellisson ?

— Albert Edward Tellisson, rectifie-t-il. Je suis son fils.

Il y a des rencontres qui vous rappellent votre âge.

— « Daddy » a de la dysenterie. The old man en a pour quinze jours d’hôpital. Il m’a chargé de me mettre à votre disposition. Êtes-vous libre ce soir ? Cela vous amuserait-il d’assister à une pièce chinoise ?

— C’est Mei-lan-Fang que j’ai envie de voir, dis-je, mais il n’y a plus de places.

— J’ai donné rendez-vous ici à mon ami Yen. Il m’a promis de m’en rapporter deux et il en trouvera bien une autre.

— Yen ?

— Il parle très bien le français. C’est un Poète, un disciple de M. Paul Valéry et un admirateur de M. Paul Claudel. Tenez, le voilà.