Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un jeune homme, l’air d’un enfant, s’approche et me salue. Il porte une robe de soie couleur thé et d’énormes lunettes.

— Vous avez les deux fauteuils ? Il nous en faut un troisième, dit Tellisson.

— Toutes les places sont louées, répond Yen, mais on m’a promis de nous caser sur des chaises. J’en demanderai trois, voilà tout.

— Le spectacle commence à huit heures, je suppose ?

— Non, à cinq heures, me dit Yen, mais Mei-lan-Fang ne paraît qu’à six heures et demie dans la grande pièce. Vous avez un éventail ?

— Non. C’est nécessaire ?

— Assez. Il fera très chaud. Je vous en apporterai un. Si, si, cela ne coûte rien, du papier blanc. Nous demanderons à Mei-lan-Fang de vous le signer pendant un entr’acte. Cela vous fera un souvenir.

— Où diable, dis-je, avez-vous appris le français ? C’est inouï ce que vous parlez bien.

M. Yen sourit d’un sourire confus :

— J’ai vécu au quartier latin. Je vous aurais reconnu tout de suite.

— Moi ! À quoi ?