Page:Le dragon blesse Croisset Francis 1936.djvu/90

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solide ! Au bout de vingt-quatre heures, je me sens aussi sale qu’une nappe ! Je n’aurai qu’une journée à passer à Nankin mais suis résolu à y prendre un bain, quoiqu’il arrive.

Me voici à Nankin. Où est-ce ? Où sont les maisons, les boutiques, les usines, les banques, les restaurants, les hôtels, les cinémas, les théâtres, enfin ce qui fait qu’une ville est une ville ? Il n’y a rien de tout cela. Les faubourgs pullulent, mais une fois franchie la porte imposante qui accède à la cité, rien. Les avenues sont grandioses : Nankin est un plan.

Il y a cependant d’admirables monuments : celui du ministère des Affaires étrangères, qui marie avec tant de bonheur l’architecture ancienne à la moderne. Il fait face à une mare où barbotent des canards. Une vache paît et des chèvres broutent devant le ministère de la guerre. J’ai visité la piscine : elle est splendide, mais il n’y a pas d’eau. Nankin est le projet magnifique d’une capitale mais c’est un projet !

Légations, consulats sont disséminés un peu partout parmi les ronces. Il importait, en effet, de ne pas reconstruire un « quartier des légations » où les puissances étran-