Page:Le godmiché royal, 1789.djvu/10

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(Elles chantent un duo ſur l’air : Votre cœur, aimable bergere.)

Dans la nature tout engaîne,
Dans les eaux foutent les poiſſons,
La chevre s’accouple dans la plaine,
Et dans les airs les moucherons :
Foutons, foutons à perdre haleine,
Tous les vits ſont faits pour les cons,


Junon.

Que ne puis-je, en effet, ſavourer à loiſir
Ce que peut un long vit procurer de plaiſir !
De mon con enflammé les nymphes deſſéchées
Sur le bord du vagin ſont triſtement panchées ;
Hélas ! il faudroit bien que le vit d’un fouteur
Vînt, en les arroſant, leur rendre leur vigueur :
Telle on voit une roſe, au milieu d’un parterre,
S’entr’ouvrir, ſe fermer & tomber ſur la terre,
Ou plutôt telle on voit, ſur un ſable mouvant,
Une huître hors de la mer bailler au premier vent.

Hébée.

Quel étrange diſcours ! mon ame en eſt émue ;
Quoi ! vous regnez, madame, & n’êtes point foutue !
Je mépriſe le trône & tous ſes vains honneurs ;
Un vit vaut ſeul un ſceptre : au diable les faveurs,
Et tout ce que le ſort aveuglément nous donne,
Deux couillons valent mieux qu’une illuſtre couronne.