Page:Le godmiché royal, 1789.djvu/11

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Junon.

Hélas ! ma chere Hébée, tel eſt mon ſentiment !
Mais tu ſais que l’on doit quelque choſe à ſon rang ;
Tu ſais qu’une princeſſe, aux malheurs deſtinée,
Ne peut, comme elle veut, régler ſon hymenée ;
Que j’aime tes conſeils, & qu’ils flattent mon cœur !
Le deſſein en eſt pris, foutons avec ardeur.

Hébée.

Enfin, à mes deſirs vous voilà donc rendue,
Dites un mot, madame, & vous voilà foutue,
Ou bien, en un inſtant formez vingt bataillons
De trente mille vits armés de beaux couillons ;
A votre illuſtre con donnez ample carriere ;
Donnez-moi le ſignal d’abord, j’ai votre affaire :
Priape au vit quarré. Pan au vit de Triton,
Silene au vit perçant & plus vif qu’un poiſſon,
Et mille autres engins faits à la cordeliere,
De foutre imbiberont votre illuſtre derriere :
Madame, quel plaiſir dans votre con heureux,
De reſſentir des coups de vits ſi vigoureux !
Secondez de vos coups cette vigueur active ;
Contentez, s’il ſe peut, votre humeur foutative ;
Mais ſi, par un haſard qu’on ne peut ſoupçonner,
Vous vous laſſiez enfin de vous faire enfiler,
Alors, uſant des droits qu’on accorde aux actrices,
Je m’offre à le branler entre les deux couliſſes.

Junon.

Vas, vole, chere Hébée, raſſemble tes amis,