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Junon, après avoir un peu rêvé.

Quinze pouces de long ! huit de circonférence !
Ah ! mon con en décharge auſſi-tôt que j’y penſe ;
Qu’ils viennent donc ici, qu’ils inondent mon con !
Hébée, tu leur diras que la tendre Junon,
Puiſqu’il faut la nommer, eſt plus chaude que braiſe ;
Que j’ai le cul léger, je ne me ſens pas d’aiſe !
Mais tous ſont-ils, enfin, de robuſtes fouteurs,
Hébée, puis-je t’en croire ? excuſe mes frayeurs ?
Ah ! ſi leurs vits, peu faits à pouſſer la décharge,
En entrant dans mon con, quoique vaſte & fort large,
En ſortoient auſſi-tôt… Non, non, tu t’y connois,
Et ta flamme amoureuſe ne me trompa jamais ;
Qu’ils viennent, c’en eſt fait, je vais foutre ſans bornes,
Je vais à mon époux planter cornes ſur cornes ;
Le jean-foutre aujourd’hui va ſentir à ſon tour
La vengeance qu’inſpire & la rage & l’amour :
Qu’ils paroiſſent ſoudain, ma motte bien lavée,
Ma chemiſe & mes jupes hautement retrouſſées,
Et le foutre coulant de mon con à plein ſceau,
Sera cru des mortels un déluge nouveau.
(Hébée ſort).

Junon, ſeule.

Inutiles frayeurs ! qu’enfantent l’ignorance,
Que nourrit la foibleſſe & ſoutient l’imprudence !
Trop ſcrupuleux remords ! au ſein des doux plaiſirs.