Page:Le godmiché royal, 1789.djvu/13

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Pour calmer, chere Hébée, les ardeurs de mon con,
Ce n’eſt pas ce qu’il faut pour contenter Junon ;
Mais je veux de ces vits, dont la bonne encolure,
Ne connoît en foutant ni repos ni meſure ;
De ces vits amuſans dont le gland chatouilleux
Puiſſe arroſer d’un coup mes fibres amoureux,
Et de ces vits, enfin, qui, fiers à l’eſcalade,
Me contraignent auſſi-tôt de battre la chamade.

Hébée.

Repoſez-vous ſur moi, je ſais bien comme on fout,
Madame, vous ſerez ſervie à votre goût ;
Je fais ici ſerment, quelque ſoit mon envie,
De ne jamais branler, ni foutre de ma vie,
Si le moindre des vits que je veux vous donner
Ne vous fait décharger vingt fois ſans déconner.

Junon.

C’eſt promettre beaucoup.

Hébée.

Des vits de ces lurons
Le plus court porte au moins quinze pouces de long.

Junon.

C’eſt comme je les veux : Et de circonférence ?

Hébée.

Huit pouces pour le moins, ſi j’en crois l’apparence.