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sitôt une des curiosités de Londres, tiraient de 12 à 1,300 feuilles à l'heure. Il y a loin de là aux merveilleux engins de Marinoni tirant dans le même espace de temps 20,000 exemplaires d’un grand journal, 40,000 d’un petit.

Il y a quelques années encore, les machines qui servaient au tirage du Figaro étaient de véritables édifices à plusieurs étages, d’où les ouvriers envoyaient une à une les feuilles sur les formes qui les devaient imprimer. L'équipe de chaque machine comptait huit hommes.

Aujourd’hui, tout cela est changé. Trois petites machines légères, de vrais bijoux, aussi faciles à manier qu’à réparer, ont remplacé ces mastodontes de la mécanique. Chacune d'elles n’occupe que trois hommes, qui, une fois le tirage commencé, n'ont guère autre chose à faire que de les regarder tourner à toute vitesse. Plus de feuilles à fournir une à une ; le papier expédié de la fabrique en rouleaux de quatre à cinq mille mètres d’un seul tenant, se débite, se coupe, s’imprime et se compte sans le concours de l’homme. La bobine, qui peut fournir environ 8,000 exemplaires, est posée horizontalement sur un axe peu élevé au-dessus du plancher, et le papier, saisi par une pince, va s’enrouler successivement sur deux cylindres qui portent huit clichés, chaque page du journal s’y trouvant répétée deux fois. Ces clichés se chargent d'encre en roulant sur deux rouleaux ; l'un au-dessus du cylindre supérieur, l’autre au-dessous du cylindre inférieur.

En quittant ce double jeu de clichés, le journal est imprimé, double en largeur, sur un ruban de papier long de quatre mille journaux. Il s'agit de diviser ces numéros.

À cet effet, un couteau en forme de scie est