Page:Le journal de la jeunesse Volume I, 1873.djvu/418

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che, et maintenant étendu devant la porte, il interceptait tout le passage. », Comment sortir sans le réveiller? Et'le réveil de Saùl, c'était la mort de David! 1 •

« Dieu d'Israël, je crie vers vous, hâtez-vous, de me secourir, murmura-t-il, en ce pressant danger. ̃ Au même instant, une mouche vint se poser sur le .visage du' roi. Tout en dormant, ;il sentit l'aiguillon, et pour s'en "délivrer, se retournant à plusieurs reprises sur les fourrures épaisses qui recouvraient le sol, il laissa le passage libre. « Dieu de miséricorde, s'écria David prosterné, dès qu'il fut hors du camp, pardonnez à votre serviteur ses, inquiètes recherches; dorénavant, il publiera, sans avoir v besoin demies comprendre, que toutes vos œuvres sont bonnes. »

» Oui, mon cher enfant, ajouta ma pieuse mère én terminant cette légende que je n'ai pas oubliée, et que je vous raconte telle qu'elle me l'a racontée il y a trente ans^au moins; rien n'a été inutile dans le plan de la création, et ce qui ne se révèle pas d'une 1 façon visible -aux yeux de chacun de nous, rapide T passager, sur la terre, se révélera plus tard à d'autres ;plus attentifs ou mieux instruits. La Providence, qui a tout prévu, règle à ses heures le rôle et l'emploi de chaque créature dont elle daigne faire ses instruments. Il nous faut donc-respecter, comme faisant partie de ce plan divin, la moindre de ses œuvres.» »

Marie Maréchal.


L'EXPOSITION INTERNATIONALE

DE VIENNE 1.

III


Voilà déjà un mois que la grande Exposition internationale, a ouvert" officiellement ses portes au •public des deux mondes. Je dis officiellement, car il y a toujours, lors'qu'il's'agit d'exposition, une grande différence entre l'ouverture officielle et l'ouverture réelle, l ̃

Le gouvernement autrichien avait, fixé .dès' longtemps l'inauguration au l?r mai. Il a tenu sa parole et l'empereur a pu, dans l'immense rotonde centrale, entouré des princes et d'une foule considérable' proclamer solennellement l'ouverture de l'Exposition"; mais, dès le lendemain, il eût fallu refermer les portes ouvertes un instant, car si l'Exposition était prête, les exposants ne l'étaient pas. Malgré les prodiges d'activité des commissaires,des divers pays; malgré le nombre d'ouvriers employés jour eknuit'au débal̃lage des marchandises et à l'installation des vitrines, les nefs et les travées étaient encore encombrées de montagnes de ballots et de caisses et ne présentaient pas un coup d'œil qui pût charmer, le visiteur. Mais enfin, pendant le courant de ce mois-ci, l'ordre s'est fait; les marchandises ont été déballées, les vitrines disposées, et dès aujourd'hui les visiteurs peuvent accourir sans crainte d'être désappointés. Le nombre des étrangers à Vienne est du reste déjà considérable'; les hôtels regorgent de monde et les beaux ombrages du Prater, avec leurs milliers de restaurants, de cafés, de concerts, sont le rendez-vous de la foule cosmopolite. C'est surtout devant le magnifique portail qui forme la principale entrée du palais que le coup d'oeil est animé. Le nombre des visiteurs augmente de jour en jour, et on peut dès aujourd'hui être sûr du succès de cette grande entreprise. 1 L'Exposition de Vienne promet donc d'être un des événements considérables" de.notre siècle aussi tenons-nous, comme nous vous l'avons déjà promis, à mettre sous vos yeux tout ce qui s'y présentera de ,remarquable.

Un de nos collaborateurs les plus zélés et les plus fidèles, connu à la fois comme vulgarisateur habile et comme conteur'd'imagination, M. Eugène Muller –l'oncle Anselme des Causeries du Jeudi– se rend en Autriche, pour étudier spécialement' en vue du Journal de la Jeunesse le grand concours international; et il nous promet de traduire au retour ses impressions, sous la forme humouristique; d'un récit de'voyage qui s'intitulera

LA FAMILLE DURAND A L'EXPOSITION DE VIENNE.

Dans quelques semaines donc nous commencerons la publication de cet ouvrage, qui, en parant les enseignements utiles des caprices dé la fantaisie, ne peut manquer d'obtenir auprès de nos jeunes lecteurs un de ces succès de bon goût dont l'auteur' est'coutumier. Louis ROUSSELET.


UN ACTE DE DÉVOUEMENT

L'Institution Sainte-Barbe a été mise en émoi, il y a quelques jours, par un. incident dramatique qui aurait pu avoir des conséquences terribles. Un matin, vers quatre heures trois quarts, un. élève vint réveiller, M. Bucchini, surveillant d'un des dortoirs, et lui dit qu'un de ses camarades, évidemment atteint d'un accès de, somnambulisme, vient, après l'avoir frappé pendant son sommeil, de disparaître du dortoir.