Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 1, trad Mardrus, 1918.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire du portefaix…
103

jeta dans la pièce d’eau : elle fit comme sa sœur, puis sortit et alla se jeter dans le giron du portefaix. Là, faisant signe du doigt vers ses cuisses et la chose située entre ses cuisses, elle dit au portefaix : « Ô lumière de mon œil ! quel est le nom de ça ? » Il répondit : « Ta fissure ! » Elle s’écria : « Oh ! les paroles abominables de ce garçon-là ! » Et elle le frappa et le souffleta si fort que toute la salle en retentit. Et il dit : « Alors c’est le basilic des ponts ! » Elle répondit : « Non ! Non ! » et se remit à le frapper sur le cou. Alors il lui demanda : « Mais quel est son nom ? » Elle répondit : « Le sésame décortiqué ! »

La troisième jeune fille alors se leva, se déshabilla et descendit dans le bassin où elle fit comme ses deux sœurs ; puis elle remit ses vêtements et alla s’étendre sur les jambes du portefaix, et lui dit : « Devine son nom ! » en lui faisant signe vers ses parties délicates. Alors il se mit à lui dire : « Il s’appelle comme ceci, il s’appelle comme cela ! » et finit par lui demander, pour qu’elle cessât de le frapper : « Alors dis-moi son nom ! » Elle répondit : « Le khân[1] de Aby-Mansour ! »

Alors le portefaix se leva, ôta ses vêtements et descendit dans la pièce d’eau : et son glaive nageait à la surface de l’eau ! Il se lava tout le corps comme les jeunes filles s’étaient lavées ; puis il sortit du bassin et se jeta dans le giron de la portière et allongea ses deux pieds dans celui de la pourvoyeuse. Puis, d’un signe montrant son mâle, il dit à la maîtresse du logis : « Ô ma souveraine, quel est son

  1. Khân, auberge.