tes chevilles, et les bandeaux ténébreux qui te ceignent le front, me font te dire :
« Tu assombris l’aurore avec l’aile de la nuit ! » Mais tu me réponds : « Non pas ! non pas ! simplement un nuage qui cache la lune ! »
« Ainsi je la vois, ô ma souveraine ! Mais il y a entre elle et mon épouse une différence que ma langue est impuissante à te dépeindre ! » Alors Nour Al-Houda fit signe à la Mère-des-Lances, qui se hâta d’introduire la troisième sœur. Et l’adolescente entra vêtue d’une robe de soie grenat ; et elle était encore plus belle que les deux premières, et s’appelait Lueur-Nocturne. Et sa sœur, après l’avoir embrassée, la fit asseoir à côté de la précédente, et demanda à Hassân s’il reconnaissait en elle son épouse. Et Hassân répondit : « Ô ma reine et la couronne sur ma tête, certes ! celle-ci fait s’envoler la raison des plus sages, et mon émerveillement à son sujet me fait improviser ces vers :
« Tu te balances, ô pleine de grâce, légère comme la gazelle, et tes paupières, à chaque mouvement, lancent les flèches mortelles.
Ô soleil de beauté ! ton apparition remplit de gloire les cieux et les terres, et ta disparition étend les ténèbres sur la face de l’univers.
« Ainsi je la vois, ô reine du temps ! Mais tout de même mon âme se refuse à reconnaître en elle mon épouse, malgré la ressemblance extrême des traits et de la démarche ! » Alors la vieille amazone, sur