Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 10, trad Mardrus, 1902.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
les aventures de hassân al-bassri
19

brandissant le manuscrit, fit son entrée et alla vers son maître et, après lui avoir baisé la main, lui remit les feuillets précieux dont le premier portait, en grandes lettres, le titre : « Histoire des Aventures de Hassân Al-Bassri. »

À cette vue, le conteur Abou-Ali se leva et embrassa son mamelouk et le fit asseoir à sa droite et se dévêtit de ses propres habits pour l’en vêtir et le combla de marques d’honneur et de bienfaits ; puis, après l’avoir libéré, il lui donna, en cadeau, dix chevaux de noble race, cinq juments, dix chameaux, dix mulets, trois nègres et deux jeunes garçons. Après quoi il prit le manuscrit qui lui sauvait la vie, et le transcrivit lui-même, à nouveau, sur du magnifique papier, en lettres d’or, de sa plus belle calligraphie, en mettant de larges espaces entre les mots, de façon que la lecture en devînt agréable et aisée. Et il employa à ce travail neuf jours entiers, en prenant à peine le temps de fermer l’œil ou de manger une datte. Et le dixième jour, à l’heure marquée pour son empalement, il mit le manuscrit dans une cassette d’or et monta chez le roi…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :