Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/141

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


HISTOIRE MERVEILLEUSE DU
MIROIR DES VIERGES


Et Schahrazade dit au roi Schahriar :

Il m’est revenu, ô Roi fortuné, ô doué d’idées excellentes, qu’il y avait, en l’antiquité du temps et le passé des âges et des moments, dans la ville de Bassra, un sultan qui était un adolescent admirable et délicieux, plein de générosité et de vaillance, de noblesse et de puissance, et il s’appelait le sultan Zein. Mais ce jeune et charmant sultan Zein était, malgré les grandes qualités et les dons de toutes sortes qui faisaient qu’il n’avait pas son pareil dans le monde en large et en long, un tout à fait extraordinaire dissipateur de richesses, un prodigue qui ne connaissait ni frein ni règles, et qui, par les largesses de sa paume ouverte à de jeunes favoris gloutons à l’extrême, et par ses dépenses pour les femmes innombrables de toutes les couleurs et de toutes les tailles qu’il entretenait dans des palais somptueux, et par l’achat ininterrompu d’adolescentes nouvelles qu’on lui procurait tous les jours,