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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/177

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histoire du miroir des vierges
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dit : « Ô mon seigneur l’émir, quel est le noble but que tu poursuis ? Ton esclave serait fort aise s’il pouvait t’aider en quelque chose, et il se dévouerait de tout cœur amical à tes intérêts ! » Et le prince Zein répondit : « Sache alors, ô vénérable cheikh Abou-Bekr, que mon souhait est le mariage. Je désire, en effet, trouver, pour la prendre comme épouse, une jeune fille de quinze ans qui soit à la fois excessivement belle et tout à fait vierge. Et il faut que sa beauté soit telle qu’elle n’ait pas sa pareille parmi les jeunes filles de son temps, et que sa virginité soit de bon aloi au dehors comme au dedans. Et c’est là le but que je poursuis, et le motif qui m’a conduit à Baghdad, après m’avoir fait séjourner en Égypte et en Syrie. » Et le derviche répondit : « Certes ! ô mon maître, c’est là une chose bien rare et bien difficile à trouver. Et, si Allah ne m’avait pas envoyé sur ton chemin, ton séjour à Baghdad n’aurait jamais vu son terme, et toutes les marieuses auraient perdu vainement leur temps dans les recherches. Or, moi, je sais où tu pourras trouver cette perle unique ; et je te le dirai, si toutefois tu le permets ! »

À ces paroles, Zein et Moubarak ne purent s’empêcher de sourire. Et Zein lui dit : « Ô saint derviche, es-tu donc bien sûr de la virginité de celle dont tu me parles ? Et, dans ce cas, comment as-tu fait pour avoir cette certitude ? Si tu as toi-même vu dans cette adolescente ce qui doit être caché, comment pourrait-elle être vierge ? Car la virginité réside aussi bien dans la conservation du sceau que dans son invisibilité ! » Et Abou-Bekr