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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/187

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HISTOIRE D’ALADDIN ET DE LA
LAMPE MAGIQUE


Au prince Roland Bonaparte.


Il m’est revenu, ô Roi fortuné, ô doué de bonnes manières, qu’il y avait — mais Allah est plus savant — en l’antiquité du temps et le passé des âges et des moments, dans une ville d’entre les villes de la Chine, dont je ne me rappelle pas le nom pour l’instant, un homme qui était tailleur de profession et pauvre de condition. Et cet homme avait un fils nommé Aladdin[1], qui était un garçon tout à fait à rebours comme éducation, et qui paraissait être, dès son enfance, un gamin bien fâcheux. Or, lorsqu’il eut atteint l’âge de dix ans, son père voulut d’abord lui faire apprendre quelque métier honorable ; mais, comme il était fort pauvre, il ne put subvenir aux frais de l’instruction, et il dut se contenter de prendre avec lui l’enfant à la boutique, pour lui

  1. En arabe : Alâ-eddin, — hauteur ou gloire de la foi.