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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/190

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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT TRENTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

« … Le voilà enfin le garçon qu’il me faut, celui que je cherche depuis si longtemps, et pour lequel je suis parti du Maghreb, mon pays ! » Et il s’approcha doucement de l’un des petits garçons, sans toutefois perdre Aladdin de vue, le prit à part sans se faire remarquer, et s’informa minutieusement auprès de lui du père et de la mère d’Aladdin, ainsi que de son nom et de sa condition. Et, muni de ces renseignements, il s’approcha d’Aladdin, en souriant, réussit à l’attirer dans un coin, et lui dit : « Ô mon enfant, n’es-tu point Aladdin, fils du tailleur tel ? » Et Aladdin répondit : « Oui, je suis Aladdin. Quant à mon père, il y a bien longtemps qu’il est mort ! » À ces paroles, le derviche maghrébin se jeta au cou d’Aladdin, et le prit dans ses bras, et se mit à le baiser sur les joues fort longtemps, en pleurant sur lui, à la limite de l’émotion. Et Aladdin, extrêmement surpris, lui demanda : « Quelle est la cause de tes larmes, seigneur ? Et d’où connais-tu le défunt, mon père ? » Et le Maghrébin, d’une voix triste et comme brisée, répondit : « Ah ! mon enfant, comment pourrais-je ne point verser les larmes du deuil et de la douleur, alors que je suis ton oncle, et que