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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/212

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les mille nuits et une nuit

parents que toi ; et c’est toi qui seras mon unique héritier et ma descendance, ô mon enfant ! Car enfin c’est pour toi, en somme, que je travaille en ce moment et que je suis venu de si loin. Et si je t’ai un peu brusqué, tu comprends maintenant que ce fut pour te décider à ne point laisser t’attendre en vain ta merveilleuse destinée. Voici donc ce que tu vas faire ! Commence d’abord par descendre avec moi au fond du trou, et là prends l’anneau de bronze et soulève la plaque de marbre ! » Et, ayant ainsi parlé, il sauta tout le premier dans le trou, et tendit la main à Aladdin, pour l’aider à descendre. Et Aladdin, une fois descendu, lui dit : « Mais comment vais-je faire, ô mon oncle, pour soulever une plaque si lourde, alors que je ne suis qu’un tout jeune garçon ? Si au moins tu voulais m’aider, je m’y emploierais volontiers ! » Le Maghrébin répondit : « Ah non ! ah non ! Si, par malheur, j’y mettais la main, tu ne pourrais plus rien faire, et ton nom serait effacé à tout jamais du trésor ! Essaie tout seul et tu verras que tu soulèveras la plaque avec autant de facilité que si tu ramassais une plume d’oiseau ! Tu n’auras seulement qu’à prononcer, en prenant l’anneau, ton nom et le nom de ton père et le nom de ton grand-père ! »

Alors, Aladdin se pencha et prit l’anneau et le tira à lui en disant : « Je suis Aladdin, fils du tailleur Mustapha, fils du tailleur Ali ! » Et il souleva la plaque de marbre avec une grande facilité, et la posa aussitôt à côté. Et il aperçut un caveau qui, par douze degrés de marbre, descendait vers une porte à deux battants de cuivre rouge à gros clous. Et le Maghrébin lui dit : « Mon fils Aladdin, descends