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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/229

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aladdin et la lampe magique
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aller vendre le peu de coton que j’ai filé ces jours derniers et t’acheter quelque chose avec l’argent de la vente ! » Mais Aladdin répondit : « Laisse le coton pour une autre fois, ô mère, et aujourd’hui prends cette vieille lampe que j’ai rapportée du souterrain, et va la vendre dans le souk des marchands de cuivre. Et probablement tu en retireras quelque argent qui nous permettra de subsister toute cette journée ! » Et la mère d’Aladdin répondit : « Tu dis vrai, mon fils ! Et demain je prendrai les boules de verre que tu as également rapportés de ce lieu maudit, et j’irai les vendre dans le quartier des nègres, qui me les achèteront à un meilleur prix que les marchands ordinaires ! »

La mère d’Aladdin prit donc la lampe, pour aller la vendre ; mais elle la trouva bien sale, et dit à Aladdin : « Je vais d’abord, mon fils, nettoyer cette lampe qui est sale, afin de la rendre luisante et de pouvoir en tirer le meilleur prix ! » Et elle alla à sa cuisine, prit dans sa main un peu de cendre qu’elle mélangea avec de l’eau, et se mit à nettoyer la lampe. Or, elle avait à peine commencé à la frotter que soudain surgit devant elle, sorti d’on ne sait où, un effroyable éfrit, certainement plus laid que celui du souterrain, et si énorme que sa tête touchait le plafond. Et il s’inclina devant elle et dit d’une voix assourdissante : « Entre tes mains, ici, ton esclave le voici ! Parle, que veux-tu ? Je suis le serviteur de la lampe, soit que dans les airs je vole, soit que sur la terre je rampe ! »

Lorsque la mère d’Aladdin eut vu cette apparition à laquelle elle était loin de s’attendre, et comme