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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/255

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aladdin et la lampe magique
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Alors, la mère d’Aladdin, après s’être prosternée une seconde fois devant le trône et avoir appelé sur le sultan toutes les bénédictions et les faveurs du Très-Haut, se mit à raconter tout ce qui était arrivé à son fils, depuis le jour où il avait entendu les crieurs publics proclamer l’ordre aux habitants de se cacher dans leurs maisons pour livrer passage au cortège de Sett Badrou’l-Boudour. Et elle ne manqua pas de lui dire l’état dans lequel se trouvait Aladdin qui avait menacé de se tuer s’il n’obtenait pas la princesse en mariage. Et elle raconta toute l’histoire dans ses détails, depuis le commencement jusqu’à la fin. Mais il n’y a point d’utilité à la répéter. Puis, ayant fini de parler, elle baissa la tête, en proie à une grande confusion, en ajoutant : « Et il ne me reste plus, ô roi du temps, qu’à supplier Ta Hautesse de ne point me tenir rigueur de la folie de mon fils, et de m’excuser si la tendresse de la mère m’a poussée à venir te transmettre une demande si singulière ! »

Lorsque le sultan, qui avait écouté ces paroles avec beaucoup d’attention, vu qu’il était juste et bienveillant, vit que la mère d’Aladdin s’était tue, loin de se montrer indigné de sa demande, il se mit à rire avec bonté, et lui dit : « Ô pauvre, et que portes-tu donc dans ce foulard que tu tiens par les quatre coins…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut