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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/256

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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT QUARANTE-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… il se mit à rire avec bonté, et lui dit : « Ô pauvre, et que portes-tu donc dans ce foulard que tu tiens par les quatre coins ? »

Alors la mère d’Aladdin dénoua le foulard, en silence, et, sans ajouter un mot de plus, présenta au sultan le plat de porcelaine où étaient rangés les fruits en pierreries. Et aussitôt tout le diwân fut illuminé de leur éclat, bien plus que s’il avait été éclairé par les lustres et les flambeaux. Et le sultan fut ébloui de leur clarté et demeura interdit de leur beauté. Puis il prit la porcelaine des mains de la bonne femme et examina, l’une après l’autre, en les prenant entre ses doigts, les merveilleuses pierreries. Et il resta longtemps à les regarder et à les palper, à la limite de l’admiration. Et il finit par s’écrier, en se tournant vers son grand-vizir : « Par la vie de ma tête ! ô mon vizir, que tout cela est beau, et que ces fruits sont merveilleux ! En as-tu jamais vu de pareils ou seulement as-tu jamais entendu parler de l’existence de choses si admirables sur la face de la terre ? Qu’en penses-tu ? dis-le-moi ! » Et le vizir répondit : « En vérité, ô roi du temps, je n’ai jamais vu et n’ai jamais entendu parler de choses si mer-