sabre. Et il les dépouilla de leurs enveloppes, et en retira une chair jaune et sucrée semblable, par le goût, à celle des figues. Et il m’en donna tant que je voulus ; et j’en mangeai jusqu’à ce que je fusse rassasié et rafraîchi.
Alors je commençai un peu à oublier mes souffrances ; et j’espérai pouvoir enfin passer tranquillement la nuit dans un sommeil dont j’avais depuis si longtemps oublié le goût. Et, au lever de la lune, j’étendis à terre mon manteau en poils de chameau, et m’apprêtais déjà à dormir, quand le Bédouin, mon maître, me dit : « Ya Hassân Abdallah, c’est maintenant que tu vas pouvoir me prouver si réellement tu m’as quelque gratitude…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA SEPT CENT QUATRE-VINGT-ONZIÈME NUIT
Elle dit :
« … Ya Hassân Abdallah, c’est maintenant que tu vas pouvoir me prouver si réellement tu m’as quelque gratitude ! Je désire, en effet, que cette nuit tu fasses l’ascension de cette montagne, et que, parvenu à son sommet, tu y attendes le lever du soleil. Alors, te tenant debout vers l’orient, tu réciteras la prière du matin ; puis tu descendras. Et c’est là le