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le diwân des facéties… (la leçon…)
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chez lui la journée et la soirée. Et il pensa alors à mettre à exécution un projet qu’il avait formé. Il alla donc à la recherche de son ami Mahmoud, qui continuait à être le seul à ignorer qu’il trompait son ami, et, l’ayant rencontré, il l’invita à l’accompagner pour prendre part au festin de l’oncle. Et tout le monde s’assit devant les plateaux chargés de mets, au milieu de la cour illuminée et tendue de tapis et ornée de banderoles et de bannières. Et les femmes pouvaient ainsi voir des fenêtres du harem tout ce qui se faisait dans la cour, sans être vues, et entendre ce qui s’y disait. Et Ahmad, pendant le repas, amena la conversation sur les anecdotes licencieuses qu’affectionnait tout particulièrement le père de son épouse. Et lorsque chacun eut raconté ce qu’il savait sur ce sujet hilarant, Ahmad dit, en montrant son ami Mahmoud : « Par Allah ! notre frère Mahmoud que voici, m’a raconté autrefois une anecdote vraie, dont il est lui-même le héros, et qui est autrement réjouissante que tout ce que nous venons d’entendre. Et l’oncle s’écria : « Raconte-la nous, ô saïed Mahmoud ! » Et tous les assistants ajoutèrent : « Oui par Allah sur toi, raconte-la nous ! » Et Ahmad lui dit : « Oui ! tu sais bien ! l’histoire de la jeune femme grasse et blanche comme le beurre ! » Et Mahmoud, flatté d’être ainsi le but de toutes les demandes, se mit à raconter sa première entrevue avec la jeune femme qui était accompagnée de son enfant, sous les tentes, au Mouled. Et il se mit à donner des détails si précis sur la jeune femme et sa maison, que l’oncle d’Ahmad ne tarda pas à reconnaître qu’il s’agissait de sa propre fille. Et Ahmad ju-