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histoire de la princesse nourennahar…
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Or, parmi tous ces hommes si affairés, le prince Hassân en vit un qui tenait à la main un tuyau d’ivoire, long d’environ un pied et de la grosseur du pouce. Et cet homme, au lieu d’avoir l’air avide et pressé des autres crieurs et courtiers, se promenait avec lenteur et gravité, en tenant ce tuyau d’ivoire comme un roi tient le sceptre de son empire, et plus majestueusement encore…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… Et cet homme, au lieu d’avoir l’air avide et pressé des autres crieurs et courtiers, se promenait avec lenteur et gravité, en tenant ce tuyau d’ivoire comme un roi tient le sceptre de son empire, et plus majestueusement encore. Et le prince Hassân se dit : « Voilà un courtier qui m’inspire confiance ! » Et déjà il allait se diriger de son côté, pour le prier de lui montrer le tuyau qu’il tenait d’une façon si respectueuse, quand il l’entendit crier, mais d’une voix empreinte d’une grande fierté et d’une magnifique emphase : « Ô acheteurs ! qui achètera ne perdra pas ! À trente mille dinars d’or le tuyau d’ivoire ! Celui qui l’a fait est mort, et jamais plus ne se fera