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histoire de la princesse nourennahar…
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d’eux avait rapportée. Et, après qu’ils lui eurent expliqué ce qu’ils avaient à lui expliquer à ce sujet, ils le supplièrent de donner son avis et de marquer sa préférence.

Lorsque le sultan eut entendu tout ce que ses fils voulurent lui représenter à l’avantage de ce qu’ils avaient apporté, et que, sans les interrompre, il eut écouté ce qu’ils lui racontaient au sujet de la guérison de leur cousine, il demeura quelque temps silencieux, en réfléchissant profondément. Après quoi il releva la tête et leur dit : « Ô mes fils, l’affaire est bien délicate, et elle est encore bien plus difficile à résoudre qu’avant votre départ. Car d’un côté je trouve que les raretés que vous apportez se valent, en toute justice, et que, d’autre part, elles ont contribué, chacune pour sa part, à la guérison de votre cousine. En effet, c’est le tuyau d’ivoire qui, le premier, vous a éclairés sur le cas de la princesse ; et c’est le tapis qui vous a transportés en toute diligence auprès d’elle ; et c’est la pomme qui l’a guérie. Mais ce merveilleux résultat ne se serait pas produit, avec l’assentiment d’Allah, si l’une de ces raretés avait fait défaut. Aussi vous voyez votre père encore plus embarrassé qu’auparavant pour marquer son choix. Et vous-mêmes, doués du sens de la justice comme vous l’êtes, vous devez être aussi embarrassés et aussi perplexes que je le suis ! »

Et, ayant parlé de la sorte avec sagesse et impartialité, le sultan se remit à réfléchir sur la situation. Et, au bout d’une heure de temps, il s’écria : « Ô mes fils, un seul moyen me reste pour sortir d’embarras. Et je vais vous l’indiquer. Voici, ô mes en-