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histoire de la princesse nourennahar…
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Et qui sait quel mystère il y a dans tout cela ? »

Et, ayant ramassé la flèche, comme il était en train tantôt de la considérer et tantôt de regarder le rocher où elle avait frappé, il remarqua dans ce rocher un enfoncement taillé en forme de porte. Et il s’en approcha et vit que c’était réellement une porte masquée, sans cadenas ni serrure, taillée à même le rocher, et apparente seulement par la légère séparation qui en faisait le tour. Et, par un mouvement tout naturel en pareil cas, il la poussa, sans trop penser qu’elle allait s’ouvrir sous la pression. Et il fut bien étonné en constatant qu’elle cédait sous sa main et tournait sur elle-même, tout comme si elle reposait sur des gonds fraîchement graissés. Et, sans trop réfléchir à ce qu’il faisait, il entra, sa flèche à la main, dans la galerie en pente douce à laquelle cette porte donnait accès. Mais dès qu’il en eut franchi, le seuil, la porte, comme mue par ses propres forces, revint sur elle-même et boucha complètement l’entrée de la galerie. Et il se trouva dans les épaisses ténèbres. Et il eut beau essayer de rouvrir la porte, il ne réussit qu’à s’endolorir les mains et à s’écorcher les ongles.

Alors, comme il n’y avait plus à songer à sortir, et comme il était doué d’un cœur courageux, il n’hésita pas à s’enfoncer en avant à travers les ténèbres en suivant la pente douce de la galerie. Et bientôt il vit poindre une lumière vers laquelle il se hâta ; et il se trouva à la sortie de la galerie. Et il se vit soudain sous le ciel nu, en face d’une plaine verdoyante au milieu de laquelle s’élevait un magnifique palais. Et, avant qu’il eût le temps d’admirer l’architecture