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les mille nuits et une nuit

servir à la chasse ou à la guerre ? » Et le prince Hôssein fit la réponse qu’il fallait, en assurant son père de la joie qu’il aurait de le satisfaire à ce sujet.

Et lorsqu’il fut de retour auprès de son épouse la gennia, il lui fit part du désir de son père ; et elle répondit : « Par Allah ! cette chose que le sultan nous demande est une bagatelle ! » Et elle appela sa trésorière et lui dit : « Va prendre le pavillon le plus grand qui soit dans mon trésor ! Et dis à votre gardien Schaïbar de me l’apporter ! » Et la trésorière se hâta d’exécuter l’ordre. Et, quelques instants après, elle revint accompagnée du gardien du trésor qui était un genni d’une espèce toute particulière. Il était, en effet, haut d’un pied et demi, avait une barbe de trente pieds, une moustache épaisse et retroussée jusqu’aux oreilles, et des yeux comme les yeux du cochon, enfoncés profondément dans sa tête qui était aussi grosse que son corps ; et il portait sur son épaule une barre de fer pesant cinq fois plus que lui, et dans son autre main il portait un petit paquet plié. Et la gennia lui dit : « Ô Schaïbar, tu vas accompagner tout de suite mon époux, le prince Hôssein, auprès du sultan, son père. Et tu feras ce que tu dois faire ! » Et Schaïbar répondit par l’ouïe et l’obéissance, et demanda : « Et faut-il aussi, ô ma maîtresse, que j’y porte le pavillon que je tiens dans-ma main ? » Elle dit : « Certes ! mais auparavant déploie-le ici, afin que le prince Hôssein puisse le voir ! » Et Schaïbar alla au jardin, et déplia le paquet qu’il tenait. Et il en sortit un pavillon qui pouvait, déployé entièrement, abriter toute une armée, et qui avait la propriété de s’agrandir et de se rapetisser