Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 12, trad Mardrus, 1903.djvu/325

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de la princesse nourennahar…
319

en proportion de ce qu’il devait couvrir. Et, l’ayant exposé de la sorte, il le replia et en fit un paquet qui tenait au fond de sa main. Et il dit au prince Hôssein : « Allons-nous-en chez le sultan ! »

Or, lorsque le prince Hussein, précédé de Schaïbar à pied, fut arrivé dans la capitale de son père, tous les passants, saisis d’épouvante à la vue du genni nain qui s’avançait avec sa lame de fer sur l’épaule, coururent se cacher dans les maisons et dans les boutiques dont ils se hâtèrent de fermer les portes. Et, à leur arrivée au palais, les portiers, les eunuques et les gardes se sauvèrent en poussant des cris de terreur. Et tous deux entrèrent au palais et se présentèrent devant le sultan qui était entouré de ses vizirs et de ses favoris, et s’entretenait avec la vieille sorcière. Et Schaïbar, s’avançant jusqu’au pied du trône, attendit que le prince Hôssein eût salué son père, et dit : « Ô roi du temps ! je t’apporte le pavillon ! » Et il le déploya au milieu de la salle et se mit à l’agrandir et à le rapetisser, en se tenant à une certaine distance. Puis soudain il brandit la barre de fer, et la déchargea sur la tête du grand-vizir et l’assomma du coup. Puis il assomma de la même manière les autres vizirs et tous les favoris, tandis qu’immobilisés par l’épouvante ils n’avaient pas la force de lever un bras pour se détendre. Et il assomma ensuite la vieille sorcière, en lui disant : « C’est pour t’apprendre à faire l’agonisante ! » Et lorsqu’il eut assommé de la sorte tout le monde, il remit la barre de fer sur son épaule et dit au roi : « Je les ai châtiés pour les punir de leurs mauvais conseils ! Quant à toi, ô roi, comme tu as l’esprit faible, et que tu n’as songé à