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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/178

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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT TRENTE-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… une adolescente d’amour, parée des bijoux les plus précieux, les mains teintes de henné, et les tresses de ses cheveux flottant sur ses épaules, qui s’avançait dans sa grâce, en se balançant avec noblesse et minauderie. Et elle entra, comme une reine, dans ma boutique, suivie de ses esclaves, et s’assit après m’avoir favorisé d’un salam gracieux. Et elle me dit : « Ô jeune homme, as-tu un beau choix d’ornements en or et en argent ? » Et je répondis : « Ô ma maîtresse, de toutes les espèces possibles et des autres ! » Alors elle me demanda à voir des anneaux d’or pour les chevilles. Et je lui apportai ce que j’avais de plus lourd et de plus beau en fait d’anneaux d’or pour les chevilles. Et elle y jeta un coup d’œil négligent et me dit : « Essaie-les-moi ! » Et aussitôt une de ses esclaves se baissa et, lui relevant le bas de sa robe de soie, découvrit à mes yeux la plus fine et la plus blanche cheville qui fût sortie des doigts du Créateur. Et moi je lui essayai les anneaux, mais je ne pus en trouver dans ma boutique qui fussent assez étroits pour la finesse charmante de ces jambes moulées dans le moule de la perfection. Et elle,