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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/195

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histoire de l’adultérin… (deuxième fou)
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m’écriai : » « Yallah ! yallah ! hâte-toi ! hâte toi ! »

Alors elle me dit : « Écoute bien mes paroles, et suis mes instructions. Et tu pourras être débarrassé, sans peine, de ton épouse ! » Et je m’inclinai : « Ô rosée ! ô rafraîchissement ! » Et elle continua : « Voici ! Lève-toi et va, au pied de la citadelle, trouver les saltimbanques, les bateleurs, les charlatans, les bouffons, les danseurs, les funambules, les baladins, les conducteurs de singes, les montreurs d’ours, les tambourineurs, les clarinettes, les flageolets, les timbaliers et autres farceurs, et tu te concerteras avec eux pour qu’ils viennent te trouver, sans retard, au palais du Cheikh al-Islam, père de ton épouse. Et toi, à leur arrivée, tu seras assis à prendre des rafraîchissements avec lui, sur le perron de la cour. Et eux, dès leur entrée, ils te féliciteront et te congratuleront, en s’écriant : « Ô fils de notre oncle, ô notre sang, ô veine de notre œil, nous partageons ta joie, en ce jour béni de tes noces ! En vérité, ô fils de notre oncle, nous nous réjouissons pour toi du rang où tu es parvenu. Et quand tu rougirais de nous, nous nous ferions honneur de t’appartenir ; et quand même, oublieux de tes parents, tu nous chasserais, et quand tu nous éconduirais, nous ne te quitterions pas ; car tu es le fils de notre oncle, notre sang et la veine de notre œil. » Et alors, toi, tu feras semblant d’être bien confus de la divulgation de ta parenté avec ceux-là, et, pour te débarrasser d’eux, tu commenceras à répandre sur eux, par poignées, les drachmes et les dinars. Et, à cette vue, le Cheikh al-Islam te questionnera, sans aucun doute ; et tu lui répondras, en