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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/210

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les mille nuits et une nuit

camarades habituels chercher des nids d’épervier et de corbeau au sommet des maisons en ruines, quand j’aperçus dans une cahute recouverte de branchages de palmier, au fond d’une cour abandonnée, la forme indécise et immobile d’un être vivant. Et, sachant que les genn et les mareds hantent les maisons désertes, je pensai : « Celui-ci est un mared ! » Et, saisi d’épouvante, je dégringolai du sommet de la ruine, et voulus livrer mes jambes au vent et anéantir la distance entre moi et ce mared. Mais une voix très douce sortit de la cahute qui m’appela, disant : « Pourquoi fuis-tu, bel enfant ? Viens goûter à la sagesse ! Viens sans peur près de moi. Je ne suis ni un genni, ni un éfrit, mais un être humain qui vit dans la solitude et la contemplation. Viens, mon enfant, et je t’enseignerai la sagesse…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUARANTE-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

« … Viens, mon enfant, et je t’enseignerai la sagesse. » Et moi, retenu soudain dans ma fuite par une force irrésistible, je revins sur mes pas, et me dirigeai vers la cahute, tandis que la voix très douce conti-