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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/226

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les mille nuits et une nuit

la générosité. Car rien n’est plus aisé au Très-Haut que de faire s’écrouler les trônes les plus solides, et de faire habiter les palais par les bêtes de proie et les oiseaux de nuit…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT QUARANTE-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

… et plus misérables que les mendiants sur la route de la générosité. Car rien n’est plus aisé au Très-Haut que de faire s’écrouler les trônes les plus solides et de faire habiter les palais par les bêtes de proie et les oiseaux de nuit.

Or, devant ce retour offensif du temps et ce coup inattendu du sort, l’adolescent sentit son cœur se tremper comme la lame fumante dans l’eau, et il prit sur lui de relever le courage de ses parents, et de les tirer de l’état où ils se trouvaient. Et il dit au roi pauvre : « Ô mon père, dis-moi, par Allah, voudrais-tu incliner ton ouïe vers ton enfant qui désirerait te parler ? » Et le roi, relevant la tête, répondit : « Ô mon fils, tu es l’élu de l’intelligence, parle et nous t’obéirons ! » Et l’adolescent dit : « Lève-toi, ô mon seigneur, et partons pour les terres où l’on ignore jusqu’à notre nom. Car à quoi bon se lamen-