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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/227

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paroles sous les 99 têtes coupées
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ter devant l’irréparable, alors que nous sommes encore les maîtres du présent ? Ailleurs nous trouverons une vie nouvelle et des joies renouvelées ! » Et le vieux roi répondit : « Ô mon admirable enfant, pieux et plein de déférence, ton conseil est une inspiration du Maître de la Sagesse. Et que le soin de cette affaire soit sur Allah et sur toi ! »

Alors l’adolescent se leva et, après avoir tout préparé pour le voyage, il prit son père et sa mère par la main, et sortit avec eux sur le chemin de la destinée. Et ils voyagèrent à travers les plaines et les déserts, et ne cessèrent de marcher jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés en vue d’une ville grande et bien bâtie. Et l’adolescent fit reposer son père et sa mère à l’ombre des murailles, et entra seul dans cette ville. Et les passants qu’il questionna l’informèrent que cette ville était la capitale d’un sultan juste et magnanime, qui était l’honneur des rois et des sultans. Alors il arrêta son plan et son projet, et retourna aussitôt auprès de ses vieux parents, auxquels il dit : « J’ai l’intention de vous vendre au sultan de cette ville, qui est un grand sultan. Qu’en dites-vous, ô mes parents ? » Et ils répondirent : « Ô notre enfant, tu sais mieux que nous ce qui convient et ce qui ne convient pas, car le Très-Haut a mis la tendresse dans ton cœur et dans ton esprit toute l’intelligence. Et nous ne pouvons que t’obéir avec sécurité et confiance, ayant placé notre espoir en Allah et en toi, ô notre enfant. Et tout ce que tu jugeras bon, aura notre agrément ! » Et l’adolescent prit de nouveau par la main ses vieux parents et s’achemina avec eux vers le palais du sultan. Et il