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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/232

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les mille nuits et une nuit

pareil dans le monde, que la fille de notre roi est une jeune princesse qui est, à n’en pas douter, la plus belle entre toutes les femmes de ce temps. Or, elle a résolu de ne se marier qu’avec celui qui répondra d’une façon satisfaisante à toutes les questions qu’elle lui posera ; mais, par contre, avec cette condition que la mort sera le châtiment de celui qui ne pourra pas deviner sa pensée ou laissera passer une question sans y répondre par les paroles qu’il faut. Et elle a déjà fait couper la tête, de la sorte, à quatre-vingt-dix-neuf jeunes gens, tous fils de rois, d’émirs ou de grands personnages, parmi lesquels il y en avait quelques-uns qui étaient instruits dans toutes les branches des connaissances humaines. Et cette fille de notre roi habite, le jour, au sommet d’une tour qui domine la ville, et du haut de laquelle elle pose les questions aux jeunes gens qui se présentent pour les résoudre. Ainsi donc, te voilà averti ! Et, par Allah sur toi ! aie pitié de ta jeunesse, et hâte-toi de retourner vers ton père et ta mère qui t’aiment, de crainte que la princesse n’entende parler de ton arrivée, et ne te fasse mander en sa présence. Et qu’Allah te préserve de tout malheur, ô bel adolescent ! »

En entendant ces paroles du vieillard, l’adolescent fils de roi répondit : « C’est auprès de cette princesse que m’attend mon destin. Ô vous tous, indiquez-moi le chemin ! » Alors de toute cette foule s’exhalèrent des soupirs et des gémissements, des plaintes et des lamentations. Et des cris, autour de l’adolescent, s’élevèrent qui disaient : « Il marche à la mort ! à la mort ! C’est le centième ! le centième ! » Et tout le