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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/247

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la malice des épouses
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core au lit et se hâta de se rendre au palais. Et la coïncidence voulut que ce matin-là le pâtissier se sentit en humeur de copulation et vînt, profitant de la sortie de l’époux, frapper à la porte de la jeune femme. Et elle lui ouvrit et lui dit : « Tu viens aujourd’hui de meilleure heure que d’habitude. » Et il répondit : « Hé, ouallah, tu as raison. Mais, ce matin, j’avais déjà préparé la pâte pour faire mes plateaux de pâtisserie, et je l’avais déjà roulée et amincie et réduite en feuilles, et j’allais déjà la farcir de pistaches et d’amandes, quand je m’aperçus que l’heure était très matinale et que les acheteurs n’étaient pas encore sur le point de venir. Alors je dis à moi-même : « Ô un tel, lève-toi, et secoue la farine de tes habits, et rends-toi par ce matin frais chez une telle, et réjouis-toi avec elle, car elle est réjouissante. » Et l’adolescente répondit : « Bien pensé, par Allah ! » Et, là-dessus, elle fut avec lui comme une pâte sous le rouleau, et il fut avec elle comme une farce dans une pâtisserie. Et ils n’avaient pas encore fini leur ouvrage, qu’ils entendirent frapper à la porte. Et le pâtissier demanda à la femme : « Qui ça peut-il bien être ? » Et elle répondit : « Je ne sais pas. Mais, en attendant, va te cacher dans les cabinets. » Et le pâtissier, pour plus de sûreté, se hâta d’aller s’enfermer là où elle lui avait dit d’aller.

Et elle alla ouvrir la porte, et elle vit devant elle son second amant, le marchand de légumes, qui lui apportait une botte de légumes, des primeurs de la saison, en cadeau. Et elle lui dit : « C’est un peu trop tôt, et l’heure n’est pas ton heure. » Et il dit : « Par