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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/255

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la malice des épouses (le pâtissier)
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s’avança et embrassa la terre entre les mains du roi, et dit : « Ô grand roi, ô le plus magnanime d’entre les sultans, si je te raconte une histoire plus prodigieuse que notre histoire avec l’ancienne épouse de cet honorable célibataire, m’accorderas-tu la grâce de mes testicules ? » Et le roi se tourna vers son bouffon et lui demanda par signes ce qu’il pensait de la proposition du pâtissier. Et le bouffon ayant fait « oui » avec la tête, le roi dit au pâtissier : « Oui, certes ! ô pâtissier, si tu me racontes l’histoire en question, et que je la trouve extraordinaire ou merveilleuse, je t’accorderai la grâce de ce que tu sais ! » Et le pâtissier dit :


HISTOIRE RACONTÉE PAR LE PATISSIER


« Il m’est revenu, ô roi fortuné, qu’il y avait une femme qui était, de sa nature, une fornicatrice étonnante et une compagne de calamité. Et elle était mariée — ainsi l’avait voulu le destin — avec un honnête kaïem-makam, gouverneur de la ville au nom du sultan. Et cet honnête fonctionnaire n’avait aucune idée — ainsi l’avait voulu son destin — de la malice des femmes et de leurs perfidies, mais pas une idée, pas une. Et, en outre, il y avait longtemps qu’il ne pouvait plus rien faire avec son épouse le tison, plus rien du tout, plus rien du tout. Aussi la