Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
254
les mille nuits et une nuit

Et donc, un jour, comme il vantait, selon son habitude, les vertus de son épouse, devant une assemblée de personnes étrangères, un homme se leva qui lui dit : « Tu n’es qu’un menteur, ô un tel ! » Et l’astronome devint bien jaune de teint, et, d’une voix agitée par la colère, il demanda : « Et quelle est la preuve de mon mensonge ? » Il dit : « Tu es un menteur ou bien un imbécile, car ta femme n’est qu’une prostituée ! » En entendant cette injure suprême, l’astronome se jeta sur l’homme, pour l’étrangler et lui sucer le sang. Mais les assistants les séparèrent et dirent à l’astronome : « Si celui-ci ne prouve pas son dire, nous te l’abandonnerons pour que tu suces son sang. » Et l’insulteur dit : « Ô homme, lève-toi donc, et va annoncer à ton épouse, la vertueuse, que tu vas t’absenter pour quatre jours. Et fais-lui tes adieux, et sors de ta maison, et cache-toi dans un endroit d’où tu pourras tout voir sans être vu. Et tu verras ce que tu verras. Ouassalam ! » Et les assistants dirent : « Oui, par Allah ! contrôle de la sorte ses paroles. Et si elles sont fausses, tu suceras son sang. »

Alors l’astronome, la barbe tremblante de colère et d’émotion, alla trouver son épouse la vertueuse, et lui dit : « Ô femme, lève-toi et prépare-moi les provisions pour un voyage que je vais faire, et qui me laissera absent pour quatre jours ou peut-être six. » Et l’épouse s’écria : « Ô mon maître, tu veux donc jeter mon âme dans la désolation, et me faire dépérir de chagrin ? Pourquoi ne me prendrais-tu pas plutôt avec toi, pour que je voyage avec toi, et te serve, et te soigne en route si tu es fatigué ou indisposé ? Et